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Les Diables rouges se régalent avec des sandwiches et des légumes venus d’Ypres

29/06

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Hendrik Durnez et Dries Delanote sont fiers de leur petite contribution au quotidien des Diables Rouges. © TOGH — Lu dans le journal Krant van West Vlaanderen

Les Diables Rouges sont plongés dans leur préparation de l’Euro. Cela signifie non seulement s’entraîner sans relâche, mais aussi avoir une alimentation saine et équilibrée. Et leur assiette fait la part belle aux produits yprois. Dries Delanote, de l’exploitation agricole « Le Monde des Mille Couleurs » à Dikkebus, fournit des légumes, des herbes aromatiques et des jus, tandis qu’Hendrik Durnez, de la boulangerie biologique De Trog, située dans la zone industrielle d’Ypres, façonne et cuit le pain servi à la table des Diables rouges. Outre leurs racines yproises, les deux hommes ont pour point commun leur respect pour l’humain et la nature.

C’est le chef Bartel Dewulf qui se charge de cuisiner pour les Diables Rouges, et il ne fait rentrer dans sa cuisine que les meilleurs produits, qu’il va chercher dans tous les coins de la Belgique, y compris dans le Westhoek. Ainsi, avec l’entraîneur national Roberto Martinez, il a rendu visite à la ferme biologique « Le Monde des Mille Couleurs » dirigée par Dries Delanote (46 ans) à Dikkebus. « L’entraîneur de l’équipe belge trouvait important de connaître la provenance des légumes servis aux Diables rouges », nous dit Dries. « J’ai adoré cette rencontre avec Martinez. C’est un excellent coach, très calme, et qui témoigne du même respect pour les plantes que moi, qui suis agriculteur. On voit tout de suite que c’est un entraîneur qui va chercher plus loin que les autres. Dans son activité, il utilise non seulement son bon sens, mais aussi tout son corps. Et ce rapport fort entre l’esprit et le corps, il l’appréhendait parfaitement. Il est allé dans les champs, parmi les plantes. C’est un homme qui recherche une énergie plus profonde. »

Dries s’est lancé il y a quinze ans, en tant que wildfarmer. Aujourd’hui, il fournit d’innombrables restaurants en fruits et légumes. « Au cours des dix dernières années, le secteur de la restauration s’est énormément sensibilisé aux questions relatives à l’alimentation. Cela touche maintenant aussi la restauration pour les athlètes. Au supermarché, le consommateur a le choix, mais il se trouve dans un véritable dédale. Nous, nous proposons seulement des produits sains et naturels, et c’est pourquoi les chefs aiment travailler avec nous. C’est du travail sur mesure, en circuit court... Les clients n’ont que le choix de légumes, d’aromates et de fleurs comestibles de saison, rien d’autre, mais avec une énorme diversité.

« C’est bien que ces questions touchent finalement aussi les Diables rouges. C’est un peu le monde à l’envers. Ils pourraient profiter de contrats lucratifs avec des sponsors, mais aujourd’hui, ce sont eux qui viennent volontairement chercher les meilleurs légumes, contenant le plus de vitamines. »

Vitamines

Dries fournit non seulement des légumes, mais aussi des herbes aromatiques et des jus. « Nous avons commencé à en produire pendant la crise, en collaboration avec Lombarts Calville, à partir d’anciennes variétés de pommes que nous cultivons dans un verger du Kemmelberg », poursuit Dries. « Mais je fournis principalement des légumes. Et pour les légumes, l’important c’est vraiment les vitamines qu’ils contiennent. C’est la différence avec le secteur de la restauration, auquel nous fournissons souvent des plantes comestibles très spéciales et raffinées.

Je ne vais pas jusqu’à me considérer comme faisant partie de l’équipe des Diables Rouges

Les personnes chargées de la restauration des Diables Rouges ont également visité la boulangerie bio De Trog. « En réalité, cela a commencé à partir d’une étude menée sur une céréale précise, le tritordeum », explique Hendrik Durnez (55 ans), le directeur de l’entreprise. « C’est une céréale hybride, croisement de l’orge sauvage et de l’avoine, et donc très nutritive, mais aussi de culture très durable, car c’est une variété très résistante à la sécheresse. Nous avons commencé à l’intégrer dans nos pains, et la société de restauration s’y est intéressée. Ils ont dit qu’ils voulaient que les repas soient eux aussi plus écologiques et durables. »

Aucune manipulation

« Ce qui est unique avec notre pain, c’est que nous le fabriquons comme il y a 100 ans », explique Hendrik. « Nous ne faisons aucune intervention artificielle, ni dans la culture des céréales ni dans le processus de panification. Pour faire lever une miche de pain, il faut 8 à 12 heures. Des études ont montré que les temps de levée longs tels que les nôtres font que le corps absorbe bien mieux et plus facilement les minéraux contenus dans le pain. Sachant cela, on peut dire que notre pain favorise les bonnes performances sportives. »

Dans sa famille, Hendrik représente la troisième génération de boulangers. « Mon grand-père avait une boulangerie à Geluwe, fondée en 1911. Mes parents ont pris la relève, mais mon père est mort très tôt. Il avait 43 ans, j’en avais à peine 10. Ma mère a ensuite pu continuer de développer la boulangerie, grâce à des employés très fidèles. Depuis cette époque, le respect des personnes a toujours été au cœur de nos préoccupations », explique Hendrik, qui a déménagé la boulangerie De Trog dans la zone industrielle d’Ypres en 2004. « Nous employons actuellement 130 personnes. Le meilleur indicateur de notre réussite, c’est que l’effectif augmente proportionnellement à notre chiffre d’affaires. Nous ne manipulons pas les processus, et fabriquons du pain avec une grande part de travail à la main. Tous les employés de notre atelier sont des boulangers qualifiés, même dans le département de l’emballage. »

Retour à la nature

Le respect des hommes et de la nature est également un principe de base pour Dries Delanote. « Lorsqu’une personne ouvre la porte de la nature et devient agriculteur, elle ne revient jamais en arrière », explique Dries. « Au lieu d’être â la tête de la production, on devient un élément humain faisant partie de l’ensemble. Nous sommes des gens qui fabriquent des produits, dans une société de produits. C’est un peu le fruit de nos économies, qui nous a offert la prospérité, mais je pense qu’à partir de cette position de prospérité, nous pouvons retourner à la nature. »

Bien sûr, Dries et Hendrik soutiendront de tout cœur les Diables Rouges à partir de la semaine prochaine. « C’est bien sûr une reconnaissance quand on sait que les Diables Rouges apprécient notre produit, mais en fait, cela nous fait tout autant plaisir lorsque le consommateur ordinaire mange notre pain et l’apprécie », déclare Hendrik. « En fin de compte, si nous allons au travail chaque jour, c’est pour permettre aux gens de profiter de notre savoir-faire. Mais cela n’empêche pas que nous sommes fiers que les meilleurs athlètes apprécient également le fruit de notre métier. »

« Comme beaucoup de Flamands, je suis un passionné des Championnats d’Europe, et ce depuis que je suis petit », déclare Dries Delanote. « Mais en tant que fils d’agriculteur, j’avais à peine le temps de jouer au football. Le Championnat d’Europe est un lien entre nous, nous en sommes fiers. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’appartiens à l’équipe des Diables Rouges ; il faut savoir rester humbles... Mais ce qui est certain, c’est que je suis profondément fier d’être un petit maillon dans cette chaîne. »

A lire en ligne : https://kw.be/nieuws/economie/... Article du journal « Krant van West Vlaanderen », Tom Gheeraert, 29/06/2021