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Article dans le journal "Het Nieuwsblad" du 30 mars 2022

"Nous sortons de la crise de Corona, qui a perturbé tout le marché mondial et fait grimper les prix des emballages, des transports, du gaz et de l'électricité. La guerre en Ukraine provoque maintenant une augmentation exponentielle de ces prix", explique Patrick Verhamme. Il est directeur commercial de De Trog, une boulangerie installée à Ypres depuis 2006, qui fabrique du pain selon des méthodes biologiques et artisanales.

Augmentation des prix du blé

"L'Ukraine et la Russie détiennent ensemble 25 à 30 % du marché mondial du blé. Dans l'état actuel des choses, il n'y aura pas de récolte en Ukraine, ce qui aura un impact énorme", craint M. Verhamme. "Le prix de notre blé a déjà été augmenté deux fois et nous retenons notre souffle pour cet automne. Cela pèsera lourdement sur notre rentabilité."

Entre-temps, quelque 15 700 petits pains quittent la boulangerie pour l'Ukraine. Cuit volontairement par les boulangers de De Trog. "Nous le faisons toujours, oui. Ce sont des temps difficiles, mais nous y survivrons. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que notre entreprise traverse cette tempête en bonne santé, mais cela ne doit pas nous empêcher d'aider les réfugiés et les victimes", déclare M. Verhamme. "Mes grands-parents ont dû fuir pendant la Première Guerre mondiale et ont été bien pris en charge. Même maintenant, les histoires sont très proches. J'ai un ami qui a vécu là-bas pendant un certain temps et qui est marié à un Ukrainien. La guerre nous touche vraiment. Fournir de la nourriture gratuite est le moins et le peu que nous puissions faire."

Inspirer les autres

"Nous avons toujours une maison et de la nourriture, et donc aucune raison de nous plaindre", ajoute le maître boulanger Hendrik Durnez. "Notre action s'inscrit dans un ensemble plus vaste et est née d'un appel chaleureux des autres organisateurs, qui sont responsables de la logistique et de la coordination sur place. De cette façon, nous pouvons être sûrs que les produits d'aide atteignent leur destination et sont distribués à ceux qui en ont le plus besoin. Nous avons choisi un petit pain, qui reste tendre longtemps et qui est à base de céréales et de graines nutritives. Notre action peut n'être qu'une goutte dans l'océan. Nous ne pouvons qu'espérer qu'avec notre action, nous pourrons néanmoins remédier à certaines souffrances et inspirer d'autres entreprises."

Boulangers artisanaux recherchés

Outre les prix invisibles, la cuisson chez De Trog est rendue plus difficile par la pénurie de main-d'œuvre. "Nous recherchons spécifiquement des artisans boulangers, qui aiment encore rouler des morceaux de pâte et faire du pain avec leurs mains", explique Pieter Baelde, responsable des RH. "Nous avons maintenant 140 employés et nous recherchons huit boulangers supplémentaires. Un grand avantage dans notre boulangerie : nous ne travaillons pas le dimanche. Il y a peu de boulangers qui peuvent dire ça."